Le soldat

(Marie Bastide/ Calogero)


A l'heure où la nuit passe
Au milieu des tranchées
Ma très chère Augustine
Je t'écris sans tarder
Le froid pique et me glace
Et j'ai peur de tomber
Je ne pense qu'à toi

Mais je suis un soldat
Mais surtout ne t'en fais pas
Je serai bientôt là
Et tu seras fière de moi

A l'heure où la guerre chasse
Des garçons par milliers
Si loin de la maison
Et la fleur aux canons
Ces autres que l'on tue
Sont les mêmes que moi
Mais je ne pleure pas

Car je suis un soldat
Mais surtout ne t'en fais pas
Je serai bientôt là
Tu seras fière de moi

A l'heure où la mort passe
Dans le fleuve à mes pieds
De la boue qui s'en va
Des godasses et des rats
Je revois tes yeux clairs
J'essaie d'imaginer
L'hiver auprès de toi

Mais je suis un soldat
Je ne sens plus mes bras
Tout tourne autour de moi
Mon dieu ! sors moi de là !

Ma très chère Augustine
J'aimerai te confier
Nos plus beaux souvenirs
Et nos enfants rêvés
Je crois pouvoir le dire
Nous nous sommes aimés
Je t'aime une dernière fois

Je ne suis qu'un soldat
Non, je ne reviendrai pas
Je n'étais qu'un soldat
Prends soin de toi